Nicolas
Tu avais seize ans
Et moi 15 ans à peine,
Nous vivions du temps
Et du bonheur qui traîne,
Ton regard si habile
Avait troué mon cœur,
C' était un 3 avril,
Un peu avant treize heures,
Tu m'as dit : « marchons
Quelques pas dans la neige »
Et Je t'ai dit : « allons »,
Sentant le tendre piège,
L'air froid était si doux,
C'était fini l'hiver,
Que c'est bon d'être fou,
Que c'est dur de le taire,
Te souviens-tu du chemin
De nos amours anciennes ?
Te souviens-tu de ta main
qui effleure la mienne ?
te souviens-tu de ces mots
que tu m'as dit tout bas ?
de ces 14 mots
il y a vingt ans déjà ?
« je crois bien que je t'aime
et j'ai envie de toi »
je suis devenu blême,
tu m'as ouvert tes bras
et puis le feu a pris
possession de mon corps
et tout ça m'a appris
à vivre sans remords ,
tu avais seize ans
et moi quinze ans à peine
et ton air rassurant
te donnait la vingtaine,
tu connaissais par cœur
mes zones érogènes,
tu connaissais par cœur
ce qui souvent les gène,
te souviens-tu de la chambre
tes doigts contre ma peau ?
de mon corps qui se cambre
sous les poids de ton dos ?
te souviens-tu de nous
qui dansions cette danse ?
je me souviens de tout
au fond de mon silence,
te souviens-tu de nos vies
qui se sont séparées ?
dis-moi as-tu appris
que je me suis marié
et que j'ai des enfants ?
dis-moi que tu savais
avant de doucement
choisir de t'en aller,
Tu avais seize ans
Et moi 15 ans à peine
Et ton air rassurant
N'a pas vaincu la haine
De ces gens qui ont peur
Quand c’est l’amour qui tremble
Au fin fond de deux cœurs
Dont les corps se ressemblent.